
Première grande salle de music-hall ouverte à Paris, spécialisée dans les variétés à grand spectacle, sur le modèle de l'Alhambra de Londres. Elle différait d'un café concert par ce que, en plus des consommations, il fallait payer un droit d'entrée comme dans un théâtre, mais elle n'était cependant pas tout à fait un théâtre puisque, pendant le spectacle, on pouvait aller et venir librement, s'asseoir à des tables, boire et fumer. Formule hybride entre le café, le concert et le théâtre.
On inaugura en grande pompe cette nouvelle salle le 2 mai 1869.

Avec les bouleversements politiques de l’époque, la salle change temporairement de vocation. Elle devient un lieu de réunions politiques où des figures comme Jules Michelet et Henri Rochefort viennent s'exprimer.

En 1971, La Commune à peine proclamée, Mr.Durecu rouvrit avec un spectacle joué par une troupe improvisée... Il ferma dix jours plus tard. Léon Sari, un grand directeur qui avait fait fortune en dirigeant un théâtre du boulevard du temple, décida de la racheter et d'entamer de nouveaux travaux. Il ajouta d'abord un promenoir, puis il fit aménager un immense jardin d'hiver sur le terrain vague qui se trouvait avant l'entrée de la salle et en septembre 1872 il inaugura ses nouvelles Folies.
Désormais le public pouvait aller et venir entre la salle, le jardin d'hiver, le bar et le promenoir. C'est le début du succès pour les Folies Bergère.

Édouard Marchand révolutionne le genre en introduisant la revue de music-hall. Le 30 novembre, Place au Jeûne mêle ballets, chansons et comédie, avec la première apparition de girls d’Europe centrale. Le concept est un succès, et Marchand met en avant des icônes féminines comme La Belle Otéro et Loïe Fuller, qui brille sur scène pendant 10 ans.

Après 16 ans de succès, Marchand cède les Folies Bergère aux frères illusionnistes Émile et Vincent Isola. Ces derniers y intègrent des attractions sensationnelles, comme le saut périlleux en automobile, tout en pérennisant la revue de music-hall. Leur renommée, combinée à celle des Folies, leur assure un nouveau bail de 18 ans.

Les frères Isola quittèrent la direction des Folies Bergère en 1905, et furent succédés par Paul Ruez et Clément Banel, qui prirent en charge la direction artistique de la salle. Ils continuèrent à promouvoir le genre de la revue en y ajoutant des numéros toujours plus spectaculaires, attirant ainsi une nouvelle génération de spectateurs.

La Fred Karno Company se produit sur la scène des Folies Bergère. La célèbre troupe de mimes anglais dans laquelle on pouvait voir un jeune homme qui faisait déjà rire les foules : Charles Chaplin !

Clément Banel devint le directeur définitif des Folies Bergère et engagea, pour trois saisons consécutives, un jeune chanteur de 21 ans, déjà très populaire, Maurice Chevalier. Ce dernier s'imposa rapidement comme une figure incontournable de la scène française.

Mistinguett fut engagée pour mener la revue, renforçant ainsi la notoriété des Folies Bergère et son rôle de référence en matière de music-hall. Elle devint l'une des vedettes incontournables du lieu, participatant à la création de nombreuses revues à succès.

Les Folies Bergère furent fermées pour cause de guerre. Pendant la guerre, Bannel ne pouvant plus assurer la direction, c'est Charles Aumont qui effectua un bref intérim ; mais à son retour, son commanditaire, Jules Dumien, le trouvant trop vieux pour diriger les Folies, préféra confier le théâtre à Raphaël Beretta et Léon Volterra. Mais des dissensions au sein de l'équipe de direction virent le jour et Volterra préféra quitter les Folies pour partir au Casino de Paris. Beretta, resté seul, se mit en quête d'un directeur artistique, et engagea Paul Derval. Une nouvelle ère commençait pour les Folies Bergère et Paul Derval allait définitivement marquer de son empreinte l'histoire de la revue.

Derval engage la "Perle noire" : Josephine Baker, tout droit revenue de la tournée de la Revue Nègre où elle passait en première partie, dansant tout simplement vêtue de sa célèbre ceinture de bananes. Il en fait la vedette de sa nouvelle " Hyper Revue" La Folie du jour... dont elle terrorise la troupe et l'orchestre avec son guépard apprivoisé. Le scandale faisant place à l’engouement général, elle devient l’égérie des cubistes qui vénèrent son style et ses formes, suscitant l’enthousiasme des Parisiens pour le jazz et les musiques noires. Comme le Tout-Paris, Derval est tombé en extase devant "cette merveilleuse jeune fille, qui mettait le feu aux planches".

C'est le retour de Mistinguett dans « Folies en Folie ». Elle n'y était pas revenue depuis 16 ans. Pour son retour, Derval lui fait écrire une nouvelle chanson : « Oui, c'est moi, me r'voilà, je m'ramène », qu'elle chante en descendant le grand escalier. Et tous les soirs, lorsque la Miss est au milieu de sa descente, l'orchestre est obligé de faire une pause pour permettre au public de lui faire une formidable ovation !

Derval fit revenir Joséphine Baker de New York pour mener "En Super Folies". Ce fut un moment décisif dans l’histoire des Folies Bergère. Michel Gyarmathy, un jeune Hongrois fraîchement arrivé à Paris, fut chargé de concevoir les décors et costumes. Le jeune homme, ayant un coup de foudre pour les Folies, passa la nuit à dessiner des maquettes qu’il présenta à Derval le lendemain. Grâce à son talent, Gyarmathy devint un membre clé de l'équipe des Folies et une figure essentielle de la direction artistique pendant plus de cinq décennies.

Avec Féerie Folies, "l'impératrice Josephine" fait ses adieux à la scène qui avait fait d'elle l'une des reines les plus adorées du music-hall. Elle a 43 ans, son talent et son charisme, parfaitement mis en valeur par Michel Gyarmathy, opèrent toujours sur le public qui lui fait un triomphe.

En aout, Mme veuve Derval transmit ses pouvoirs à Hélène Martini. 25 ans, auparavant, elle avait été mannequin aux... Folies Bergère ! Dès le début de sa direction des Folies Bergère, pour elle, cette salle doit « Etre et rester le plus célèbre music-hall du monde. » Fidèle à une promesse qu'elle avait faite à Mme Derval, elle maintient Michel Gyarmathy au poste de Directeur Artistique jusqu'en 1993 et collabore avec lui pour toutes les revues qu'elle produit.

Les Folies fêtent leur cinquante millionième spectateur. Ainsi l'équivalent de la population française de 1980 a un jour franchi le seuil des Folies Bergère ! Depuis 1974, elle maintient le style et la tradition, et créée "Folie je t'adore", "Folies de Paris", "Folies en folie", Fous des Folies et Nuits de Folies. Mais, en 1993, consciente que l'esthétique purement clinquante n'est plus de mise et que les Folies Bergère (nées en 1886, à la fin du siècle et à la fin d'une époque) devaient évoluer avec le siècle, avec les aspirations des spectateurs et l'imagination des créateurs.

Le style des spectacles change, la directrice joue sur la modernité et la remise au goût du jour des revues. D'auteurs en chorégraphes, de metteurs en scène en décorateurs, les spectacles se succèdent, avec succès, et la qualité des représentations confirme la renommée des Folies Bergère.Avec Fous des Folies, les Parisiens retrouvent la magie du music-hall. Le spectacle, innovant et populaire, attire plus de 250 000 spectateurs et reste 13 mois à l'affiche, marquant une nouvelle ère pour les Folies.Hèlene Martini continue de moderniser les Folies Bergère en accueillant de nouvelles créations et de nouveaux artistes qui brilleront aux Folies.
FAME, La Fièvre des Années 80, Lio, Valerie Lemercier, Marianne James, CABARET, John Butler, Thomas Fersen, Les Vamps, Tindersticks, Francis Cabrel, Jean-Paul Gaultier et bien d’autres se sont succédé sur la mythique scène des Folies Bergère.